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Les villae gallo-romaines de Plassac

Face à l’Estuaire de la Gironde, trois villae gallo-romaines se sont succédées du Ier au Ve siècle. Sur un plateau qui surplombe la Gironde, des propriétaires terriens richissimes et des centaines de serviteurs ont vécu dans de splendides demeures dont il reste encore aujourd’hui des traces. 5000m² de vestiges et un musée témoignent au quotidien de l’opulence de cette période.

Dans les pas des romains

Nous commençons notre découverte du site par une immersion dans la villa du IIe siècle recréée numériquement en trois dimensions.

Idéale pour se faire une idée de la taille du domaine, cette déambulation virtuelle permet aussi d’admirer les peintures murales et les mosaïques telles qu’elles étaient visibles il y a plus de 1500 ans…

Le reste du musée, installé dans une dépendance de l’ancien presbytère présente les collections issues des fouilles. Au rez de chaussée, nous pouvons admirer des reconstitutions de peintures murales : les morceaux restant sont disposés sur un canevas, ce qui permet de se faire une idée de l’œuvre sans avoir à compléter par des créations actuelles. On aperçoit donc au détour d’un fragment de mur, un candélabre surmonté d’une biche, ou la tête d’un dieu en colère.

Villae gallo-romaines de Plassac
Mosaïques étonnamment bien conservées de la villa gallo-romaine de Plassac.

Même traitement pour les mosaïques étonnamment bien conservées. Une vidéo explique comment des pans entiers de sol peuvent être retirés du site pour être nettoyés et fixés sur un nouveau support en attendant de retrouver leur place ou d’être exposés.

Les mosaïques de la villa, très décollées par le temps, ont été particulièrement faciles à retirer : les spécialistes ont pu directement enrouler une importante partie de la plus grande fresque pour l’emporter !

Notre guide, une bénévole de l’Association des Amis du Vieux Plassac, attire notre attention sur le sens du mot Villae : loin de n’indiquer qu’une grande maison comme on peut le penser aujourd’hui, les villae gallo-romaines étaient de véritables exploitations agricoles appartenant à de riches propriétaires terriens.

Nous allons pouvoir constater par nous-même l’importance de ce domaine, puisque le site archéologique garde de nombreux fragments de murs qui dessinent le contour du bâtiment.

Entre nature et luxe, les villae gallo-romaines surplombent l’estuaire

Premières impressions en arrivant sur la corniche qui surplombe le site : c’est immense, la vue sur l’Estuaire est magnifique, et notre visite virtuelle nous sera bien utile pour visualiser les volumes de la villa.

S’il est facile de comprendre pourquoi les gallo-romains ont choisi cet emplacement pour construire leur chef-d’œuvre, il est plus compliqué d’imaginer à l’heure actuelle les fastes des bassins d’ornement et des patios fleuris.

Pourtant en y regardant de plus près, force est de constater le travail de conservation qui a été fait et la qualité des vestiges mis au jour. Plus de 100m² de mosaïques sont visibles, abrités par une plateforme couverte qui protège autant qu’elle révèle au visiteur la beauté des motifs géométriques. Çà et là aux abords des restes des murs, des conduits en tuile ou en pierre blanche prouvent l’omniprésence des fameux systèmes de chauffage. Des petits canaux courent partout autour de la villa, illustrant bien le savant mélange de verdure, de luxe et d’eau utilisés pour le décor.

Au bout du terrain, la vue reste splendide, à peine dissimulée par les maisons qui sont depuis venues s’appuyer contre le plateau herbeux, terrassé au Ier siècle par les Romains. Régulièrement, la guide nous montre un croquis de la villa telle qu’elle était au IIe siècle, celle des trois demeures qui se sont succédées sur le site dont il reste le plus de traces.

Cela nous permet de faire le lien avec la visite en 3D et de visualiser sous nos pieds les 5000m² de jardins, mosaïques, bassins, péricycles et salles de réception. Avant de quitter les lieux, notre guide nous explique qu’une partie de la villa est encore dissimulée sous l’église voisine et sous des terrains privés.

Comme beaucoup de grandes découvertes, celle-ci s’est faite par hasard. Un vigneron intrigué par les tesselles qui jaillissaient de ses labours a accepté d’arracher ses vignes pour entamer les fouilles et révéler les ruines de la villa, dont l’emplacement était déjà attesté par des documents du VIIe siècle.

Finalement, la visite virtuelle des villae gallo-romaines suivie de celle du site nous a permis de bien visualiser à la fois la demeure de l’époque et le travail fait depuis les années 70 pour en préserver les restes. Le site a été aménagé pour révéler au maximum la beauté du lieu, en laissant la vue aérée et en ne couvrant que ce qui a besoin d’être protégé. Les choix architecturaux sensés évoquer les volumes de la villa d’origine permettent une vue d’ensemble du site, et le fait d’arriver en surplomb du terrain offre un panorama sur le tracé des murs et l’estuaire qui laisse bien concevoir quel symbole de richesse et de pouvoir une telle demeure pouvait représenter à l’époque.

Informations pratiques

Public touristique : D’avril à septembre

  • avril et septembre : 10 h à 12 h 30 – 14 h à 17 h 30 tous les jours (sauf dimanche matin)
  • mai, juin, juillet, août : 10 h à 12 h 30 – 14 h à 18 h 30 tous les jours

Le reste de l’année sur réservation auprès du musée des Amis du Vieux Plassac : 05 57 42 84 80

 

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